Libérons nos mots et gobons ce qui compte

Les radios privées d'abord, les médias sociaux ensuite, avons-nous tendance à nous réconforter, auraient libéré la parole des citoyens mauriciens. Nous avons ma foi de quoi nous en réjouir : le challenge incontestable à la dissémination de la désinformation dédiée au rayonnement du pouvoir politico-économique d'une minuscule clique évoque la baraka pour les uns et le karma pour les autres. N'empêche, parce que notre environnement éducatif peine à cultiver notre faculté de discernement pour échapper au prêt-à-penser subliminal (et souvent même affligeant de ringardise), le sursaut collectif requis pour justement reprendre contrôle de notre destin risque de se faire attendre.

Nous nous entendons, certes, lorsque nous parlons de, entre autres, secteur privé (lié au privilège double, de naissance et de la couleur de la peau), leçon particulière (qui en soi est une extension des heures de classe payantes), marchand ambulant (qui "bouz fix"), autoroute (qui s'accommode bien des mobylettes, des vélos et même des piétons/animaux récalcitrants), du ratio livre/kilo (que 1 kg ne fasse pas 2 livres n'interpelle pas, d'accord; mais 100 kg = 220,5 livres en réalité devrait faire bondir). Quitte à intégrer l'approximation grossière dans notre existence et pire, les amalgames refoulés et improductifs, nous privant, d'une part, de dresser un diagnostic précis et cohérent, et d'autre part, d'apporter des solutions à nos maux profonds.


Ailleurs, notamment, on diabolise dans le but de taire toute critique de l'hégémonie et la propagande des néo-conservateurs/-libéraux/-réactionnaires et ploutocrates israéliens en ayant recours à un abus de langage ("antisémite"). Ici, on vous fait passer pour un "passéiste" crétin ou, plus férocement, un "raciste", si vous osez vous indigner de la concentration économique et agraire. Même avec un argument imparablement rationnel.
Au nom de notre vivre ensemble, notre ecosystème et notre compétitivité internationale. Autrement, ce serait un hara kiri. Moins la dignité.

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